vendredi 19 mars 2010

Potosi sans chichi

Potosi, la plus haute (4070m) ville de cette taille (149 200 hab).
 Voilà plus de 2 mois que nous vivons à des altitudes records pour notre petite famille, si bien que
nous n'avons eu aucun mal à flâner dans cette cité.

A peine arrivés, nous nous régalons de la fête du collège et des magnifiques danses et costumes :
Une impression de village règne. Toutes les maisons sont d'adobe et de toits de tuiles.
Nous avons même trouvé le petit resto mirador........compliqué pour la serveuse
L'histoire de Potosi est entièrement liée à la ressource du « Cerro Rico », le mont riche. Et pour
cause, cette montagne est creusée comme un gruyère pour y découvrir des métaux précieux et ce
depuis les conquistadors.
Nous avons tenté l'expérience de la visite de la mine. Et oui, malgré notre réticence, nous bravons
les dangers réels. Nous décidons néanmoins, de nous aventurer uniquement dans le tunnel principal
d'une des multiples coopératives pour une profondeur de 200m et nous ne regrettons surtout rien du tout.
 Zachary se baladant dans les couloirs ...
D'abord notre guide, Elvis, qui durant plusieurs de ses jeunes années (de 14 à 26 ans) y a travaillé les week-end et les vacances pour financer ses études. Puis la visite du marché des mineurs où l'on trouve dynamite, coca, alcool à 96°, pioche, lampe, tenues imperméables, bottes en caoutchouc, bref tout ce dont ces travailleurs de force ont besoin.
La tradition veut que chaque personne qui pénètre dans la mine offre aux mineurs de quoi « tenir le coup » et c'est peu dire, de la coca avec catalyseur et de l'alcool à 96° (plutôt forte aux papilles de Letty) ; nous avons opté pour ça plus du soda pour faire « bonne mine » devant les enfants. Il nous est parfois difficile d'expliquer la normalité des choses quand tout nous paraît irréel pour nos petits cerveaux européens. 
Elvis nous explique la nécessité des offrandes à « El tio », dieu inventé de toutes pièces par les
espagnols pour terroriser les indigènes afin qu'ils soient plus dociles pour descendre dans la mine,
alors qu'ils ne croyaient pas au diable.......encore une hérésie de plus pour palper l'argent, le métal, que contenait cette montagne.
El Tio et ses offrandes : un  peu d'alcool vidé sur les différentes parties du corps, une clop allumée (en espérant qu'elle se consumera jusqu'au bout), des feuilles de coca.
Aujourd'hui le filon est presque épuisé mais imaginé ce que deviendra Potosi lorsqu'ils décideront de fermer l'exploitation.
Le filon : la partie la plus sombre est la veine chargée de minéraux qu'ils espèrent trouver. Vous voyez ce n'est pas énorme alors il faut du labeur et de la chance.
Nous croiserons des jeunes, des très jeunes d'autres un peu moins, entrain de tirer un chariot rempli de minerais. Il faut un homme à l'avant, attelé tel un boeuf au champ et deux à l'arrière qui stabilisent et poussent.

L'air est oppressant, chargé de poussière, de souffre et d'humidité. Bon nombre de touristes réclament une explosion de dynamite mais la déflagration est telle qu'elle est souvent décrite comme une
implosion du coeur.  Nous dispenserons nos loupiots de cette expérience ! Il est certain que nous
avons beaucoup hésité de les conduire à l'intérieur de cette mini civilisation.
Mais pour 2 raisons nous avons fait le pas, la première parce que sans cette mine Potosi n'existerai pas la seconde c'est que le grand père de Kri était mineur (charbon) et que Zachary pose souvent des questions à ce sujet.
 
De voir les enfants âgés, de 14 ans voir moins pour passer dans les tunnels étroits les plus profonds, n'est pas de toute sérénité, n'était ce pas un peu cautionner cette folie ?

Ce ne fut pas une expérience grisante mais intéressante et réaliste. Le salaire de cette dure labeur n'est pas représentatif du travail fournit, par exemple, 50 bolivianos (5 euros) par jour (plus de 12 heures de travail) pour un tireur de chariot et 120 (12 euros) pour les artificiers.
Il aurait aimé entendre le boum......pour pouvoir mieux pleurer
Il est possible de parcourir jusqu'à 4 km à l'intérieur mais l'heure passée en leur compagnie nous a
suffit à évaluer leur force et leur travail.
Une petite anecdote, une ancienne miss Bolivie, candidate aux élections présidentielles, propose de
mettre tous les petits délinquants au travail dans la mine pour y purger leur peine. Imaginez la
colère des mineurs, qui réclament à juste titre, des excuses publiques.
fresque illustrant l'histoire !
Rassurez vous, nous n'avons pas fait que ça à Potosi, mais chaque routard ou touriste se pointe ici
pour la mine.
L'entrée de la casa de la monedad où se faisait les pièces d'argent
Et un de ses côtés
De notre côté, nous nous y sommes reposés, oui même à cette altitude qui n'a plus d'influence sur
nos organismes et nous avons été aux sources d'eaux chaudes thermales.

Une manifestation d'indien (on n'a pas su le pourquoi) très pacifique et bon enfant : Admirez tout ces costumes colorés
Nous voilà près, les batteries rechargées, pour poursuivre la visite de ce pays et nous arrivons au
must, la salar Uyuni. Jeudi matin nous prenons le bus pour Uyuni d'où nous organisons la traversée
du salar sur 5 jours. 6 heures de trajet dans le bus le plus minable de notre aventure. La route est
chaotique, sans goudron et les enfants à cran, on ne vous parle pas des parents qui seraient prêt à
payer le double pour réduire de moitié ces foutus trajets.
Pour le prochain article prévoyez vos lunettes de soleil pour vous prémunir du risque de
réverbération qui émane de la mer de sel.....

2 commentaires:

  1. vous l'avez fait voyoux !heureusement que Ticia m'avait dit que vous n'iriez pas dans les tunels car je me serais fait du souci du coup j'étais tranquille j'avais vu sur art tout un documentaire sur Potosi et ses mines et c'était pas mal enfin voila grosses bisous Mam

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  2. Kri tu troques tes chapeaux contre des bandanas d'ados ?? Brouh la mine ça me fait froid dans le dos !! Mais j'imagine que c'est à voir et que ça reste impressionnant ! L'authenticité des gens (costumes etc) fait plaisir à voir, encore une fois toutes ces couleurs ! Et vous avez le soleil...chanceux !! Gros bisous !

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