En terre Tarahumara (Raramuri) "Ceux qui courent vite"

Vous remarquerez que l'on maitrise de mieux en mieux le blog alors attention ne loupez pas les vidéos qui sont intégrées à ce message (et aux futurs).
Bientôt la musique en lien avec le pays et nos sentiments, peut-être?

Nous voilà en terre indienne Tarahumara, à Creel, et nous y sommes vraiment bien : la température est très agréable (nous convient mieux), les décors, les couleurs de la ville et des gens (ca change du gris) también. Les enfants supportent nettement mieux ce climat que celui de la mer, les boutons de chaleur disparaissent doucement mais surement.
Beau patio pour prendre l'apéro, non? et à 2 pas de la chambre.......on peut jouer à domicile!

Nous allons profiter chaque jour d'une excursion au coeur de la sierra dans le complejo ecoturistico Arareco.
Lundi : nous sommes parti à 9H30 pour un retour à 16H30. Les premières minutes ont été difficiles, il a fallu se réhabituer à la vision de la misère (ce n'est certainement pas les bons termes car on ne peut pas s'habituer !!).
Les 400 familles Tarahumaras vivent isolées et essayent de conserver leurs traditions : ils logent dans des troglodytes qu'ils appellent des « cuevas ».

Les femmes portent le vêtement traditionnel et travaillent; les hommes, eux, sont vêtus de bottes et boivent beaucoup, apparemment (d'après les mexicains). Rares sont ceux qui restent pieds-nus (ou en sandales) avec le pagne traditionnel. Il y a un énorme taux de mortalité infantile, les jeunes femmes ont leur première grossesse vers 14 ans.
Ils nous proposent beaucoup d'artisanat, essentiellement de magnifiques paniers tressés. Lorsque nous déboulons sur un site, les enfants accourent de nulle part arborant des colliers de graines sur leurs bras.
Nous avons rencontré 1 infirmière et 1 doctoresse qui travaillent 4jrs/7 dans une "casa de salud" mais lorsque nous leur avons proposé nos services, l'enthousiasme n'était pas au rendez vous, nous retenterons plus tard ici ou ailleurs, selon le feeling comme d'hab.
Au milieu des pins et des cultures de maïs, les formations rocheuses sont toutes nommées : il y a la vallée de Los Hongos (des champigons), la vallée des Las Ranas (des grenouilles) et la vallée de Los Monjes (ou en tarahumara « bisabirachi » soit la vallée des pénis en érection, et oui !).

Il n'y a pas franchement de route, parfois une piste mais très endommagée par la saison des pluies. Les ruisseaux normalement franchissables sont devenus des rivières à fort courant mais notre chauffeur les a toutes franchi prudemment pour nous conduire à un petit sentier où nous avons marcher jusqu'à la cascada Cusarare (nid d'aigles) avec 30 mètres de chute tout de même.

Nous avons terminé avec la pluie mais le paysage qui s'est dévoilé était tellement gracieux que l'on a même oublié de mettre les capuches. Le Lago Arareko (fer à cheval) est mystiquement paisible, les pins qui l'entourent lui donnent un air calfeutré. Nous n'avions pas pris les maillots de bain mais on vous rappelle que nous sommes à 2320 m.

Nous sommes un groupe fabuleux qui s'est formé au hasard des rencontres. Il y a les trois soeurs mexicaines (Titi, luce et Zény) qui ne s'étaient par revues depuis 25 ans et Clotilde qui nous quitte en fin d'après midi pour Chihuahua.

Titi, Luce et Zény ont eu une idée que nous trouvons sympathique : elles gonflent des ballons aux enfants qui nous entourent. Les nôtres restent dubitatifs, Zachary tente des approches pour jouer et parler. Esteban fait le Haka pour impressionner les filles qui s'approchent de lui.

Nos deux petits sont passés du « Hi » au « Hola » sans problème, parfois même « Gracias ».
La seule ombre au tableau serait qu'Esteban ne mange pas beaucoup et que tous les repas sont un véritable supplice. A vrai dire il a chopé un petit rhume qui devait l'incommoder pas mal. Nous tentons de lui trouver de quoi lui remplir le ventre mais ce sont surtout des laitage, des jus d'orange frais, du riz et de la purée de frijoles (haricot noir).

Mardi : une nouvelle excursion avec les 3 frangines, toujours en super forme.
Un 4X4 est venu nous chercher à l'hôtel pour nous mener à 4 ou 5 belvédères sur les différentes barrancas du coin : la barranca Tararecua (900m de profond), la barranca del Cobre (1300m de profondeur) et la barranca de Urique (2200m de profondeur).
Sur la vidéo la 1ère est à gauche, la 2ème au centre et donc la 3ème à droite, mais vous l'aviez deviné!

C'est encore plus impressionnant que le Grand Canyon : nettement plus étendu (en fait la 20aine de canyons s'étend sur une superficie quatre fois plus grande que celui des USA) et plus profond.

Notre guide a pris le temps de nous expliqué chaque site, d'ailleurs ils prévoient un téléphérique qui descendrait dans la barranca de Urique. Les premiers pylones sont posés.
Nous en avons encore pris plein la vue, entre le paysage et les gens.

Nous avons fait une halte au village de Divisadero situé au bord des rails du train, les arrêts de celui-ci sont la seule possibilité de revenus des locaux. On peut flâner entre artisanat, comida (nourriture sur le pouce) et rencontres.

Une seule et unique petite rue part DU point de vue fantastique sur le canyon et monte jusqu'au train entre les étalages.

Au fait le soleil nous a rejoint.......c'est encore plus fantastique.

Mercredi : ultime excursion. Toujours en compagnie des mexicaines, un 4X4 nous fait l'approche.
Puis nous prenons le chemin à pied du fond de la barranca Tararecua 600 mètres plus bas.

Nous arrivons sur une succession de piscines remplies d'eau thermale à plus de 30°C (ils nous ont dit 35° et ca doit être vrai).

Les enfants s'en sont donnés à coeur-joie pendant 2H de baignade intense (les parents aussi d'ailleurs).

Il faut dire que l'on a jamais eu froid. C'est fabuleux de se trouver au milieu de nulle part mais pouvant profiter d'un tel lieu. On n'a toujours pas réussi à savoir si l'hiver la température de l'eau est identique. On vous rappelle que les piscines sont à 1300 mètres et que l'hiver dans la sierra Tarahumara il peut y avoir 1m à 1m50 de neige.

Les mexicains diraient « rico » ce qui signifirait « énorme, grandiose, fabuleux » mais
insistez sur le « r ».
Le retour fut un peu plus compliqué. On savait que ce serait difficile. Le temps de la baignade Letty ne l'oubliait pas.
Peu de temps après le départ, « Luce » a eu un malaise. Là, nous n'avons pas regretté d'avoir emmené une pharmacie complète, la coramine glucose nous aura au moins servi une fois. Bien sur après avoir agi en tant qu'infirmiers compétents regrettant leur job......lol (biz à tous les collègues)
Heureusement pour nous, 2 couples avaient décidés d'aller se baigner. Dans un premier temps ils ont pu remonter Luce car la pente étant raide le 4X4 ne pouvait avancer avec nous tous (9 adultes + 2 enfants c'était trop lourd...). Puis ils sont revenus nous chercher, sauf que Zachary n'a jamais voulu remonter dedans. Alors on dit BRAVO à Zachary qui a abattu un record ce soir en gravissant 600 m de dénivelé, sous la chaleur, sans jamais être porté. Kri s'est sacrifié pour l'accompagner (ce n'est pas vrai c'était un plaisir de me balader main dans la main avec lui)
Quelle fierté de voir son petit gars avaler la montée sans aucun problème !!!
La fin de l'histoire : la piégée fut Letty. Les hommes du 4X4 (instructeurs de police) lui proposèrent un verre de refresco (genre soda au citron) con picaté. Elle en a bu une énorme gorgée et s'est aperçue que le picaté c'était de la Tequila. A 15H de l'aprèm ça réveille les papilles!!
Du coup nous l'avons tous accompagné (sauf les enfants) pour qu'elle ne soit pas la seule
« borracho »

Viva Mexico !!

Nous quittons les mexicaines qui prennent la route pour Chihuahua ce soir.
Nous restons au moins une journée de plus pour nous reposer.
C'est vrai que nous avons le temps, nous ! Et puis nous sommes super contents de profiter tous les soirs d'un concert de mariachi le temps du repas.